|
 La mort géologique
1. Le comblement sédimentaire
Un lac est alimenté par des cours d’eau qui érodent les sols provenant des hauteurs. Les éléments issus de cette érosion appelés alluvions sont de tailles et de natures diverses : sables, graviers, galets, blocs, feuilles, branches et troncs d’arbres, et sont transportés par les cours d’eau qui possèdent une certaine vitesse. Lorsque le cours d’eau rencontre les eaux du lac, sa vitesse baisse brusquement et on observe un dépôt des alluvions. Les éléments les plus lourds tombent verticalement au niveau de l’embouchure tandis que les plus légers se déposent un peu plus loin au fond du lac, emportés par leur vitesse initiale. On a alors la formation d’un delta, construction sédimentaire qui résulte du dépôt des particules transportées par des cours d’eau lors de leur irruption dans un bassin de réception. Peu à peu, le delta grandit et progresse vers le milieu du lac. Finalement, le lac est amené à se combler par les alluvions.
Le second facteur de comblement sédimentaire est le ruissellement. A la suite de précipitations ou lors de la fonte des neiges, les eaux s’écoulent sur les pentes et se déversent dans le lac. Elles emportent avec elles les matériaux qu’elles rencontrent, similaires à ceux énumérés précédemment.
Pour les lacs de montagne, bordés par de fortes pentes, s’ajoute le phénomène d’éboulement. Par simple effet de la gravité, les éléments peuvent être déplacés jusqu’au lac et former des cônes d’éboulis qui, comme un delta, s’étendent petit à petit.
Photo du lac Pourtet prise du site : http://www.visoterra.com/photos-voyage/pyrenees
Le lac du Pourtet, dans les Pyrénées, est bordé de pentes abruptes. Du fait de son altitude élevée (2420 mètres), la végétation est peu présente et ne peut pas retenir les éléments rocheux. Le lac est alors sujet à un fort comblement sédimentaire par les éboulements.
Lors de très fortes précipitations, l’eau peut former des coulées de boue, très dévastatrices, qui atteignent le lac et sont capables, en quelques instants, de réduire sa profondeur de plusieurs dizaines de centimètres. En 1994, à la suite d’un violent orage, une coulée de boue s’est déversée dans une partie du lac Chambon ; les sédiments contenus dans la coulée se sont déposés au fond du lac, et ont fortement contribué à son comblement.
2. Du lac à la plaine
Nous avons vu que des sédiments, transportés par l’eau ou par gravité, se déposent dans le lac. Ce dépôt, bien qu’accéléré lors de fortes pluies, est globalement continu. C’est pourquoi la profondeur et le diamètre du lac ne cessent de diminuer. Petit à petit, le lac se transforme en mare, dont les eaux sont de plus en plus stagnantes. Là, peut se développer une flore riche et typique de ces zones humides, qu’on nomme marais : roseaux, aulnes, saules… Le comblement continue et les plantes prolifèrent ; l’eau libre du lac disparaît. On peut avoir un état intermédiaire où seules quelques « flaques » subsistent mais peu à peu, le milieu s’assèche et devient une plaine.
Parfois, lorsque certaines conditions sont réunies, le marais est remplacé par une tourbière.
Différents stades de l’évolution d’une tourbière
Schémas pris sur le site : http://www2.ecol.ucl.ac.be/tourbiere/doc/questce.html:
 Naissance du « radeau végétal » à partir des bords du lac.
Le « radeau végétal »avance vers le centre du lac. Disparition progressive de l’eau libre.
Le « radeau végétal » a atteint le fond du lac. Les plantes poursuivent leur croissance. Naissance d’une tourbière bombée.
Tourbière de Pignols
Photo de Marc Sagot prise sur le site : http://silogic.fr
|
Menu
